27 avril 2024
qu'est ce que la néophobie alimentaire chez l'enfant

Qu’est-ce que la néophobie alimentaire chez les enfants ?

Avez-vous déjà été confrontés à la frustration de voir votre petit ange refuser catégoriquement de goûter à ce délicieux plat que vous avez préparé avec amour ? Bienvenue dans le monde mystérieux de la néophobie alimentaire, un terrain familier pour de nombreux parents, et pourtant souvent méconnu !

Décrypter le comportement alimentaire de nos chérubins peut parfois s’apparenter à résoudre un puzzle complexe. Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls. 🙂 En comprenant la néophobie, vous serez armés pour encourager une alimentation variée, évitant ainsi les risques de carences nutritionnelles et les conflits à table.

Comprendre la Néophobie alimentaire

Qu’est-ce que la néophobie alimentaire ?

La néophobie alimentaire est ce moment agaçant où votre enfant, qui autrefois accueillait chaque bouchée avec enthousiasme, devient subitement un critique culinaire sévère. Il s’agit d’une réticence à essayer de nouveaux aliments, notamment observée entre 2 et 6 ans. Néanmoins, chaque enfant est unique ; certains peuvent montrer des signes plus tôt ou plus tard.

La néophobie alimentaire n’est pas simplement une phase de caprice ; elle est enracinée dans des instincts de survie et est également influencée par des facteurs psychologiques et génétiques. La nature a doté nos petits de cette méfiance instinctive comme un mécanisme de défense pour éviter la consommation d’aliments potentiellement nocifs. La néophobie alimentaire apparait alors que l’enfant devient de plus en plus indépendant, et commence à explorer le monde par ses propres moyens. Mieux vaut alors éviter de goûter à tout et n’importe quoi ! Cela dit, les cailloux du parc semblent parfois plus appétissants que cet étrange légume vert dans l’assiette. =)

Mais la néophobie n’est pas que le rejet des nouveaux aliments. Des aliments déjà connus sont parfois rejetés par l’enfant, qui affirme ses goûts, son autonomie accrue. Bébé grandit !

Cette phase, bien que normale, peut poser de sacrés défis au moment des repas. C’est tellement frustrant en tant que parent de voir son enfant bouder ses petits plats faits maison avec amour. <3

Les stades de la néophobie alimentaire

Les symptômes de la néophobie varient considérablement : certains enfants trient les aliments mélangés, les examinent minutieusement, mâchent longuement, ou refusent carrément d’ouvrir la bouche.

On peut distinguer quatre degrés de néophobie.

  • Degré 0 : les « néophiles », acceptent n’importe quel aliment sans contrainte.
  • Degré 1 : les « néophobes souples », acceptent de manger s’ils peuvent d’abord goûter les aliments. Pour faire goûter un aliment sans que l’enfant se sente obliger de manger toute son assiette, on peut lui couper un petit morceau et lui poser dans son assiette. Il verra alors qu’il s’agit véritablement de « goûter.
  • Degré 2 : les « néophobes rigides », nécessitent une forte incitation des parents pour essayer de nouveaux aliments.
  • Degré 3 : les « néophobes absolus », refusent catégoriquement de goûter de nouveaux aliments, rendant toute tentative de les convaincre inutile.

« Ze veux pas goûter ! “Pour faire goûter un aliment sans que l’enfant ne se sente obliger de manger toute son assiette, coupez et proposez juste un petit morceau de l’aliment en question. Il verra alors qu’il s’agit véritablement de goûter.

Les enfants passent par différents stades au cours de leur vie. Lors de la phase initiale de diversification alimentaire, les bébés sont ouverts à la découverte et goûtent facilement à tous les nouveaux aliments. Une restriction alimentaire s’observe entre 2 et 6 ans, voir 7 ou 8 ans, parfois plus. Puis en grandissant, les enfants sont à nouveau curieux et prêts à découvrir de nouvelles saveurs.

Néophobie ou « picky eating » ?

La néophobie alimentaire est un terrain complexe et peut parfois être confondue avec le « picky eating ». Mais il est crucial de distinguer les deux pour adopter les bonnes stratégies.

La néophobie alimentaire, caractérisée par une réticence à essayer de nouveaux aliments, est une phase normale et transitoire du développement de l’enfant. Bien qu’elle puisse être source de stress pour les parents, elle est physiologique et tend à s’estomper avec le temps.

À l’inverse, le picky eating est une forme pathologique et durable de sélectivité alimentaire. Les picky eaters sont hypersélectifs, se limitant souvent à un seul type d’aliments et évitant catégoriquement d’autres, notamment les fruits et légumes. Cette restriction alimentaire peut engendrer des risques de carences et affecter la croissance de l’enfant, engendrant ainsi un niveau accru de stress et d’anxiété chez les parents. Le picky eating est souvent associé à une grande anxiété et une sensibilité exacerbée aux stimuli sensoriels.

Si vous êtes confronté à des défis majeurs, consultez un professionnel de la santé, médecin généraliste ou pédiatre. Après évaluation de la situation, le médecin pourra fournir des conseils adaptés et, si nécessaire, orienter votre enfant vers un ergothérapeute, un diététicien, ou un orthophoniste pour un bilan détaillé. Ces professionnels spécialisés pourront vous aider à gérer les spécificités des troubles alimentaires et contribuer à l’amélioration des habitudes alimentaires de votre enfant.

Cap sur les solutions pour surmonter la néophobie alimentaire

Voici maintenant des astuces concrètes pour vous aider à surmonter cette phase de néophobie alimentaire.

Le lâcher-prise : patience et positivité

  • Accepter que la néophobie soit une phase normale du développement. (Où est passé mon tout petit bébé ?)
  • Abordez chaque repas avec patience. (Oui, c’est plus facile à dire qu’à faire après une longue journée à courir partout).
  • Célébrez chaque petite victoire pour encourager l’enfant à explorer de nouveaux goûts et textures. (Youpi, il a goûté un demi-quart de haricot vert !)

Instaurer une ambiance agréable : pas de télé, juste de la joie

  • Faites des repas un moment de plaisir et de partage en famille.
  • Évitez les distractions comme la télévision pour favoriser l’attention et l’ouverture de l’enfant envers les nouveaux aliments.

Explorer la présentation créative : un festin pour les yeux

  • Présentez les aliments de manière créative. Chaque plat se déguste d’abord avec les yeux.
  • Utilisez des formes, des couleurs et des textures variées pour rendre chaque repas visuellement attrayant et stimuler l’intérêt de l’enfant.

Encourager la cuisine participative : Petit Chef en action

  • Impliquez votre enfant dans la préparation des repas. (Une tour Montessori ou un tabouret pour être à hauteur et le tour est joué !)
  • Cela renforce sa connexion avec la nourriture et stimule sa curiosité et envie d’expérimenter de nouvelles saveurs. (Et en plus il va picorer tout le long de la préparation de la recette).

La répétition est la clé : persistance et consistance

  • N’abandonnez pas après la première tentative.
  • Proposez régulièrement le nouvel aliment ; l’acceptation peut prendre du temps (jusqu’à 10 fois parait-il).
  • Chaque exposition augmente la familiarité et l’acceptation.

Intégrer des livres et jeux : apprendre en s’amusant

  • Utilisez des outils éducatifs comme des livres et des jeux pour communiquer autour de l’alimentation et de la découverte des fruits et légumes. (Loto avec des fruits et légumes, cartes Montessori, jouer à la marchande…).
  • Ils peuvent aider à atténuer les peurs et encourager l’enfant à explorer la diversité alimentaire.

Le pouvoir du miroir : soyez l’exemple

  • Les enfants imitent souvent le comportement de leurs parents. (Le gosse dit qu’il ne veut pas manger sa purée d’épinards pendant que Papa engloutit un hamburger).
  • Manger une variété d’aliments devant eux peut les encourager à essayer et apprécier de nouveaux aliments et saveurs. (Allez, on fait un effort pour goûter aux tripes à l’ancienne préparées par Belle-Maman).

La néophobie alimentaire est une étape aussi courante que les premiers pas ou les premiers mots de votre enfant. C’est une phase normale et transitoire de son développement, un passage qui, bien que parfois complexe, est naturel. Bien qu’elle soit fréquemment une source de stress, elle est surmontable avec de la patience et quelques astuces. Si cette phase semble persister au-delà de l’ordinaire, ou que votre instinct parental sonne l’alarme, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé.

Vous avez eu affaire à la néophobie alimentaire avec votre enfant ? Partagez votre expérience en commentaire. 🙂

2 réflexions sur « Qu’est-ce que la néophobie alimentaire chez les enfants ? »

  1. Super ton article, je ne connaissais pas ce terme néophobie. Je me pose aussi la question, est ce que si un parent n’aime pas un légume, exemple la tomate, son enfant aura la même néophobie que sa mère ? Je vois ça chez ma nièce.

    1. Bonjour Fabienne, je dirais que soit elles ont les mêmes goûts, soit le parent transmet inconsciemment son aversion pour la tomate. C’est parfois difficile de proposer et faire apprécier des aliments que nous n’aimons pas nous même !

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